e suis sûre qu'il est plus facile de faire la Mort son amie que son ennemie. Car elle nous accompagne, nous berce et nous attend d'un rire moqueur. Je lâchai le rasoir, le laissant s'entrechoquer avec avec le carrelage de la salle de bain. Je caresse lentement le miroir, observant cette chose de chair en face de moi. C'est tellement cassé que je n'ose le regardé, est-ce vivant ? Je me baisse et reprend la lame, j'ai besoin de savoir. J'ai besoin de ressentir au plus profond cette vie. Pinçant délicatement la peau entre les seins, je l'écorche vive. Et regarde le sang couler. Rouge. Douleur vive et unique, seule chose que je ressens en cet instant. Oh douce ironie, souffrir pour vivre. On ne peut le nier, je ne peux le nier, personne ne peut le nier.

Ramassant mes cheveux en un chignon négligé, je les entoure d'un élastique avant de jeter une serviette éponge blanche sur le sang sur le carrelage et sourit. C'est stupide. Je change de pièce et regarde le bordel de ma chambre. Soupire. Je tremble puis me regarde me couché sur le lit en position foetal. Je lui touche le pieds et me regarde dans les yeux. Pourquoi ai-je l'air si apeurée ? Mon double me regarde « pars. vas-t'en. » Je recule, tremblante. Pourquoi me parle-tu ? Faisant demi-tour, je cours dans la salle de bain, glissant puis rampant. Ramassant le premier t-shirt sur le passage, je l'enfile et sort de ma chambre en tshirt rose et short bleu turquoise. Affreux.

Je n'ai pas de chaussure. Mais Ulla m'attend à l'intérieur. Elle m'a dit de partir, je dois partir. Je cours dans les couloirs. Une porte de chambre est ouverte. Je m'y engouffre et entend un homme chanter dans sa salle de bain. En faisant le moindre bruit possible, je fouille pour en sortir une paire de chaussure grise et un pull noir charbon et sors. J'enfile le pull et me soulage de le sentir au ras du cou. Personne ne me posera de question. Bien sur, les chaussures sont trop grande mais je décide de faire avec. On me prendra sûrement pour une Hipster.

Il y a un endroit où les voix ne me suivront pas. A la bibliothèque. Je cours dévale les escaliers, traverse les ruelles sans m'arrêter. Là, enfin, la bibliothèque s'étend devant moi, majestueuse. Imposante. Je reprend ma respiration, me rendant compte que j'étais à bout de souffle. Une respiration. Deux respirations. Trois respirations. Quatre respirations. Cinq respirations. Six respirations. Et je rentre.