REDFIELD: « TOUT D'ABORD, BONJOUR A TOI. QU'EST-CE QUI T’AMÈNE ICI? ENFIN, QUI EST-CE QUI T'A EMMENÉ ICI? D'AILLEURS, TU FAISAIS QUOI QUAND TON TUTEUR SUPERHÉROS EST VENU T'ENLEVER? »
VOUS: « M'enlever? Non, vous utilisez le mauvais mot. Rectification : il est venu me sauver, même si les choses n'ont pas toujours été facile. J'avais dix-sept ans lorsque je suis entrée à la SS, et croyez-moi, je ne pouvais espérer que ça. Mes parents étaient persuadés qu'ils pouvaient m'enseigner à me servir de mon don, comme ils avaient vécu la même chose avant moi, mais ils n'avaient aucune idée de ce que ça fait, d'avoir un don destructeur, meurtrier. Lorsqu'ils l'ont compris, il était trop tard. J'avais mis une maison en feu, et tué une personne. À ce moment-là, ils se sont dit qu'il était temps que j'apprenne à me maîtriser, et boum, me voilà. »

REDFIELD: « SI T'AS ÉTÉ SCOLARISÉ A SUPERNOVA, C'EST QUE T'AS BIEN QUELQUE CHOSE, DES POUVOIRS OU UN TRUC DU GENRE. DEPUIS LA NAISSANCE OU APRÈS UN ÉVÉNEMENT X? DIS-MOI TOUT. »
VOUS: « Non, vous croyez? C'est que vous êtes une démonstration d'intelligence. Oui, j'ai deux dons. Je les ai effectivement eu de naissance, et le premier consiste à créer, manipuler et jouer avec le feu. En gros, je suis pyrokinésiste. J'en fais ce que je veux, il sort de mes doigts ou de la paume de mes mains, et m'obéit à cent-mille à l'heure, maintenant que j'ai le contrôle sur lui, et non lui sur moi. Sauf que j'ai un problème, vous voyez. Depuis une semaine, j'ai découvert que je peux faire exploser les choses. Je suis aussi dotée de combustion moléculaire et depuis, j'ai fait exploser deux cafetière, un tiroir à fringues et mon fer plat. Vous comprendrez que ça coûte vite très cher, d'être spéciale. »

REDFIELD: « D'AILLEURS, TES PROCHES SONT AU COURANT? TU SAIS, J'AI TOUJOURS RÊVÉ D'AVOIR UNE PETITE SŒUR... T'AS UNE GRANDE FAMILLE? »
VOUS: « Mpf. Je suis enfant unique, mais si vous voulez savoir si mes parents sont au courant... Bien sûr. Ils sont eux-même des supers, sans s'impliquer dans la guerre. Ils refusent catégoriquement de s'interposer entre le bien et le mal, proclamant que tout ça, c'est quelque chose à laisser aux super-héros. Autrement, nous formons une petite famille, et on s'appelle à tous les soirs, pour nous assurer que tout va bien. »

REDFIELD: « TU PENSES QUOI DES SUPERHÉROS EN GÉNÉRAL? HISTOIRE DE SAVOIR SI JE TE CLASSE DANS LA RUBRIQUE "GENTILS" OU "MÉCHANTS" DU JOURNAL. »
VOUS: « Si vous montrez cette entrevue à quiconque, je vous promets que vous n'existerez plus pour en reparler. Mh. Les super-héros, j'y crois, mais je crois aussi aux super-vilains. Les deux catégories sont présentes et si on devait me classifier, je serais dans la rangée paumée. Faire le bien, faire le mal, est-ce possible, réellement, sans toucher à l'autre catégorie? Peut-on uniquement faire le mal, ou sauverons-nous quelqu'un de temps à autre ? Pouvons-nous que faire le bien, ou quelqu'un sera touché par notre malédiction, une fois par-ci, par-là? Vous savez, dans la vie, tout n'est pas noir ou blanc. »

REDFIELD: « AVANT D'ENTRER DANS CETTE ÉCOLE, TU FAISAIS QUOI DE TA VIE? ÇA TE PLAISAIT? »
VOUS: « La vie d'une étudiante normale, dans un lycée normal, avec des potes normaux. J'étais assez populaire. Assez jolie, grande, mes parents sont riches. Un peu le stéréotype de la fille de l'Upper East Side, vous voyez. Je n'aime pas ce que j'ai été dans le passé, et plus jamais je ne retournerai à cela. J'ai grandi, depuis que je suis ici. Si ce n'est en taille, c'est en esprit. Et pour répondre à votre question, je survivais plus que je vivais. Parce que ouais, s'empêcher de foutre le feu avant de déraper... C'est difficile. »

REDFIELD: « T'AS DES PASSIONS? CA M’INTÉRESSE. D'AILLEURS, EN PARLANT DE ÇA, TA VIE AMOUREUSE, COMMENT VA-T-ELLE? NON PARCE QUE J'AI PAS MAL DE CONNAISSANCES, J'PEUX T'ARRANGER UN COUP SI TU VEUX.»
VOUS: « Ma vie amoureuse ne vous concerne pas. D'ailleurs, si je dois la qualifier d'un mot, je dirais niet. Je ne veux pas m'embarquer dans une histoire qui se terminera sans doute mal pour l'autre personne, parce que je n'arrive pas à m'attacher. Et pour mes passions, j'aime beaucoup les arts martiaux, je les étudie de fond en comble et cela me permet de me défouler et de rester en forme. Deux pierres d'un coup, et comme ça, je ne brûle pas tout ceux que je déteste. »

REDFIELD: « RACONTE-MOI LE RÊVE QUI ANIME TA VIE DEPUIS QUE TU ES TOUT GOSSE. ET TA PLUS GROSSE HONTE AUSSI. ÇA VA DE PAIR DANS LES QUESTIONS POURRIES ET PERSONNELLES QUE JE DOIS TE POSER. »
VOUS: « Mon rêve? Désolée de vous décevoir, mais j'ai cessé de rêver ma vie depuis belle lurette, chéri. Je m'intéresse davantage à ce qui est possible, ce que je peux accomplir et non pas ce que je rêve de faire. À quoi bon de se faire croire en certaines choses, alors qu'elles sont tout bonnement impossible ? C'est stupide, je dis. Ma plus grande honte, ça a été de devoir répondre à votre stupide questionnaire tout en gardant un certain degré de respect et de politesse. Outre ça, il y a aussi le fait que j'ai tué mon ex, mais vous le saviez déjà. »

REDFIELD: « ON A QUASIMENT FINI. UN DERNIER MOT AVANT QUE J'ENVOIE CET ARTICLE A MON BOSS? J'T'AIME BIEN TU SAIS. »
VOUS: « Vous m'avez tout soutiré, je crois que vous en avez fait assez, ne pensez-vous pas? Oh, j'ai juste un petit mot à transmettre à tous les superstudents de cet endroit.
Si vous avez un pouvoir destructeur, que vous pensez impossible à contrôler... Venez me voir. J'ai appris à contrôler le mien, je sais me maîtriser et surtout, la clé, c'est de ne pas se laisser emporter par les émotions. Vous savez, nos dons, ils sont fantastiques, même s'ils ne le paraissent pas toujours. Ils sont une partie intégrante de nous, et nous devons vivre avec. Alors avant de faire une connerie, par pitié... Venez me voir. »