REDFIELD: « TOUT D'ABORD, BONJOUR A TOI. QU'EST-CE QUI T’AMÈNE ICI? ENFIN, QUI EST-CE QUI T'A EMMENÉ ICI? D'AILLEURS, TU FAISAIS QUOI QUAND TON TUTEUR SUPERHÉROS EST VENU T'ENLEVER? »
VOUS: « Si je suis ici, c'est simplement à cause de ma différence. Quand on développe des dons dépassant le commun des mortels, on échappe pas à tout cela. A un kidnapping des plus soudains et inattendus. Je dois avouer qu'ils font pas les choses à moitié dans cette école ! Bon, après, c'est pas comme si mes proches allaient s'inquiéter...Ah oui, avant de me faire enlever par mon soi-disant tuteur, j'étais en train de faire mes courses. Le truc le plus banal au monde. Et d'ailleurs, j'aimerais bien qu'on me rembourse les trois douzaines d'oeufs qui n'ont pas survécu à leur collision avec l'asphalte lorsque je me suis retrouvée avec un sac sur la tête ! »

REDFIELD: « SI T'AS ÉTÉ SCOLARISÉ A SUPERNOVA, C'EST QUE T'AS BIEN QUELQUE CHOSE, DES POUVOIRS OU UN TRUC DU GENRE. DEPUIS LA NAISSANCE OU APRÈS UN ÉVÉNEMENT X? DIS-MOI TOUT. »
VOUS: « Oui, comme dis plus haut, je suis différente. Comme tous les élèves dans cette école, me direz-vous. Mes dons, je les ai obtenu après une mauvaise expérience de mes parents, ayant foiré, quand j'avais seize ans. Deux grands scientifiques renommés, mais bien trop ambitieux et cinglés pour voir les risques. Et, bien évidemment, les dirigeants de la boîte qui employait mes parents, ont voulu s'emparer de moi dés qu'il s'est avéré que l'expérience avait modifié mon ADN. Bien sûr, j'ai refusé d'être leur rat de laboratoire, et j'ai fui Chicago. Je fuis toujours, d'ailleurs. Ils sont toujours décidés à me mettre la main dessus, les abrutis !  Quant  à mes dons, et bien hormis l'omnilinguisme, je ne les contrôle pas du tout. La manipulation mentale, en particulier, fait des siennes. Et enfin, les champs de force qui, eux, semblent vouloir se manifester aux pires moments possibles et jamais dans les vrais instants de danger immédiat. Très utile, en soit. »

REDFIELD: « D'AILLEURS, TES PROCHES SONT AU COURANT? TU SAIS, J'AI TOUJOURS RÊVÉ D'AVOIR UNE PETITE SŒUR... T'AS UNE GRANDE FAMILLE? »
VOUS: « Mes parents sont au courant, oui... tout comme la bonne centaine de personnes présentes pour assister à l'expérience. Mais comme j'ai fui la ville et l'état, je ne les ai jamais revu depuis ce jour. Quant à ma soeur, je crois qu'elle doit encore être en train de se demander ce qu'il s'est passé et si je ne me suis pas faite kidnappée - ce qui est le cas, ironiquement. J'évite de rentrer en contact avec ma famille, autant pour les protéger que pour m'en détacher. J'ai beau les aimer de tout mon coeur, ce jour décisif a changé ma vie et pour rien au monde, je ne retournerais à Chicago pour les revoir. Ils sont bien mieux loin de moi et de mon monde. Cela ne m'empêche pas qu'ils me manquent tous, bien évidemment. Mais c'est mieux ainsi.»

REDFIELD: « TU PENSES QUOI DES SUPERHÉROS EN GÉNÉRAL? HISTOIRE DE SAVOIR SI JE TE CLASSE DANS LA RUBRIQUE "GENTILS" OU "MÉCHANTS" DU JOURNAL. »
VOUS: « J'ai toujours eu un très grand respect pour les super-héros. Avant mon "accident", je m'intéressais beaucoup à eux. Les X-Men et Superman en particulier. Des êtres extraordinaires dédiant leur vie à protéger celle des autres. Des modèles à suivre - mais également des êtres à craindre. Mes parents, sans être des détracteurs, n'ont jamais vraiment apprécié la présence de ces héros dans la société. A leurs yeux, tout ce qui sort de l'ordinaire se doit d'être contrôlé et surveillé. C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles j'ai fui... Je partage quelque peu leur avis. Des êtres avant tant de pouvoirs peuvent se révéler dangereux. Aujourd'hui, j'ai également compris ce qu'impliquait autant de puissance chez un seul être. Et je dois avouer que je ne sais plus vraiment quoi en penser, désormais. Je continuerai d'être fidèle aux super-héros, tant qu'ils le méritent. Sont-ils vraiment les héros que l'on croit ? Il ne faut pas se voiler la face. La descente en enfer est facile, après tout. Super-héros. Super-vilains. Ils ne sont que deux faces d'une même pièce. Les uns ne peuvent exister sans les autres. »

REDFIELD: « AVANT D'ENTRER DANS CETTE ÉCOLE, TU FAISAIS QUOI DE TA VIE? ÇA TE PLAISAIT? »
VOUS: « Je ne faisais pas grand chose, pour tout vous avouer. Toujours sur la route, ne m'arrêtant jamais à un endroit déterminé pour trop longtemps. Et j'enchaînais les petits boulots tant bien que mal, tout en changeant d'identité. C'est mieux, quand on essaie d'échapper à son passé et de fuir une organisation bien décidé à vous disséquer. Ce n'était pas pour me plaire, mais ce n'était pas déplaisant non plus. Une obligation plus qu'autre chose. Mais, à la longue, on finit par s'habituer. Et en venant à New York, je savais qu'il y avait un risque de me faire repérer bien plus facilement et rapidement. Mais quand on essaie de se cacher, le plus simple est parfois de le faire à la vue de tous. »

REDFIELD: « T'AS DES PASSIONS? CA M’INTÉRESSE. D'AILLEURS, EN PARLANT DE ÇA, TA VIE AMOUREUSE, COMMENT VA-T-ELLE? NON PARCE QUE J'AI PAS MAL DE CONNAISSANCES, J'PEUX T'ARRANGER UN COUP SI TU VEUX.»
VOUS: « J'ai toujours aimé les sciences. La faute à des parents eux-mêmes scientifiques, me direz-vous. Très tôt, j'ai été fascinée par leurs discussions, et par ce qu'ils entreprenaient. Cela ne m'a pas toujours porté chance, comme je l'ai mentionné plus tôt. Mais c'était également une chance pour moi d'en découvrir plus sur le monde, et sur ce que cela pouvait apporter au commun des mortels. Je suis fascinée par mes propres dons et ceux de mes camarades. Mais ce que j'ai toujours apprécié plus que tout au monde, c'est l'astrophysique. L'univers est si vaste, et si ensorcelant. Il y a tant de choses à découvrir, et j'entends bien y participer. Et quand on voit les êtres qui peuplent notre belle planète de nos jours, il est évident que les étoiles ont beaucoup à nous offrir.
Quant à ma vie amoureuse. C'est un sujet délicat dont je n'aime pas trop parler. Ma vie privée est une chose que je préfère garder pour moi. Mais soit, si vous insistez.  Je n'ai jamais vraiment eu de relations sérieuses. Quand on passe sa vie à changer d'endroits, c'est bien plus simple de ne pas trop s'impliquer. Toutefois, je dois vous avouer que mon coeur est déjà pris. Par une personne ici même à l'université. Mais son identité demeurera secrète. Et c'est tout ce que vous saurez. »

REDFIELD: « RACONTE-MOI LE RÊVE QUI ANIME TA VIE DEPUIS QUE TU ES TOUT GOSSE. ET TA PLUS GROSSE HONTE AUSSI. ÇA VA DE PAIR DANS LES QUESTIONS POURRIES ET PERSONNELLES QUE JE DOIS TE POSER. »
VOUS: « Les rêves. Ils façonnent notre existence, notre comportement et notre façon de voir les choses. J'ai toujours eu des rêves et des grands projets, mais je n'ai pas encore eu la chance d'en réaliser un seul. Mon plus grand rêve serait sans doute de pouvoir retourner en France, un jour, et d'y vivre en paix avec l'être de mon coeur. Le plus grand stéréotype qui puisse exister, je sais, mais même les êtres extraordinaires peuvent tomber dans le cliché si on n'y prend pas garde. Sinon, que des scientifiques fous ne me poursuivent plus et pouvoir enfin respirer sans avoir à regarder derrière moi pour vérifier que je ne suis pas suivi. Ca doit être reposant, de ne plus avoir autant de stress sur les épaules.
Ma plus grande honte ? Aucune ne me vient à l'esprit... Ah si ! Quand j'avais onze ans, lors d'une sortie de classe au zoo. Un des lions s'est un peu trop approché de notre bus, et je me suis littéralement fait pipi dessus. Tout le monde s'est moqué de moi, et cela demeure l'expérience la plus traumatisante à mes yeux, même encore aujourd'hui. Je sais que c'est ridicule pourtant... »

REDFIELD: « ON A QUASIMENT FINI. UN DERNIER MOT AVANT QUE J'ENVOIE CET ARTICLE A MON BOSS? J'T'AIME BIEN TU SAIS. »
VOUS: « C'était bien sympa, mais j'aime pas trop qu'on se mêle de mes affaires. Qui me dit que vous travaillez pour cette organisation qui veut absolument faire de moi son rat de laboratoire ? Enfin, t'as l'air sympa, donc ça doit pas être le cas. Evite de détourner mes propos, par contre. Je sais comment vous fonctionnez vous, les journalistes. »